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20 juillet 2008 7 20 /07 /juillet /2008 06:06

Cancun le 17/07/08

 

Voilà, nous avons quitté Cuba pour le Mexique.

Le changement est un peu brutal.

En effet, autant Cuba a su se préserver de l'influence de l'oncle Sam (historiquement parlant cela s'explique), autant ici à Cancun, c'est le camp de vacances pour la jeunesse middle class américaine en mal d'exotisme.

Enfin, j'en reparlerai en tant voulu, c'est à dire avec un peu de recul.

Revenons à Cuba, une heure d'avion en direction de l'est, atterrissage à l'aéroport José Marti, nous y voilà....

La température au sol est un peu près la même qu'à Cancun, c'est-à-dire chaude et humide.

Reprenons une Macina et après une petite heure de voiture durant laquelle on dépasse toutes sortes de véhicules (de la voiture plus ou moins récente à la vieille américaine tunée en passant par la carriole tiré par un cheval...le tout sur l’autoroute...si si...) nous retrouvons La Havane et ses rues défoncées, ses maisons coloniales et le Malecon.

Le Malecon!

Quelques kilomètres de bord de mer, sorte de promenade des anglais cubaine.

Nous en avons passé des soirées là bas.

C'est un excellent endroit pour rencontrer toutes sortes de gens.

Des touristes de passage, un expatrié français qui fait le commerce de cigares entre Cuba et la Suisse.

Mais aussi un peintre séropositif cubain, fan de rock, toujours prêt à parler un anglais approximatif et à hurler des tubes de Queen avec des paroles toutes aussi approximatives que son anglais.

Il y a aussi les musiciens, qui arpentent le malecon à deux ou trois en s'arrêtant tous les dix mètres pour faire chanter les cubains en leur jouant les tubes de la trova ou du reggaeton, ou encore pour faire rêver quelques touristes en mal de romantisme et ainsi récolter un dollar ou deux pour acheter un planchao de rhum.

Il y a aussi le monsieur tout le monde de Cuba.

Avec lui, tu te poses et tu discute et si tu ne leur payes pas systématiquement ce qu'il te demande (ils auraient tort de ne pas essayer), cela te permet de passer pas mal de bons moments, pas tous intéressants certes, mais assez authentiques.

Il y a aussi la Rampa, une partie du malecon qui est essentiellement occupée par les homosexuels et les travestis.

En effet, depuis une petite dizaine d'année, les mœurs semblent avoir évoluées et il n'est pas rare de se faire accoster dans la rue par un travesti aux jambes effilées, habillé comme une bimbo de magazine.

Et quand ils n'accostent pas les touristes, tout ce petit monde se retrouve sur la Rampa pour parler, chanter et danser.

Un peu plus loin il y a l'ambassade des USA.

Sur la façade, une gigantesque banderole électronique sur laquelle défilent des messages de propagande anti-communiste cachés par les drapeaux cubains installés devant de manière à rendre le message illisible. Même se cette petite guerre semble d'un autre âge, lorsqu'on voit ce que Fidel et les siens on construit à cuba, on ne peut s'empêcher de penser qu'elle se justifie.

Tout n'est pas parfait loin de là.

Nombre de libertés n'existent pas (il est très difficile de sortir de Cuba, la presse n'est pas des plus libre, l'internet est quasi inexistant, le rapport entre les cubains et les étrangers est très contrôlé...), mais ils ont réussi à mettre en place un système assez stable (ils ont Haïti pour voisine) dans lequel tout le monde à un toit, plus ou moins à manger, et un accès totalement gratuit aux soins médicaux.

C'est une société qui éduque ses citoyens de manière intelligente.

Hormis le fait qu’ils sachent tous lire et écrire, il y a une finesse chez ces gens là qui se ressent.

J'ai ressentit un goût pour l'histoire de leur pays chez beaucoup d'entre eux, ce qui dénotait d'une certaine fierté d'être cubain.

Il y a un respect des valeurs humanistes sur la notion d'échange, d'entraide et de respect.

Idéologiquement, ce n'est pas une société qui pousse ses citoyens à la consommation: nous n'avons croisé aucun panneau publicitaire en deux mois et vous ne pouvez pas imaginer à quel point c'est reposant (même si cela est remplacé à moindre échelle par la propagande révolutionnaire).

Nous avons rencontré très peu de violence sur l'île et je ne pense pas que cela soit seulement du à la présence policière.

Ils parviennent à tout cela malgré un embargo américain qui pèse sur leur économie.

Ils ont un coté village d'Astérix qui résiste encore et toujours à l'envahisseur malgré les difficultés rencontrées qui personnellement m'a beaucoup plus. Tout n'est pas parfait en comparaison avec les pays riches d'occident (qui d'ailleurs sont loin de l'être eux aussi soit dit en passant), mais si l'ont compare Cuba aux pays d'Afrique ou aux pays émergeants d'Amérique du sud cela n'est pas inintéressant.

Beaucoup de cubains aimeraient voir des changements radicaux mais cela semble risqué dans la conjoncture mondiale actuelle.

En effet, il serait dommage de voir Cuba redevenir le tripot des Usa comme c'était le cas avant que Fidel, Cienfuegos, le Che et les autres ne renversent Batista et je pense que si les choses s'ouvrent trop rapidement c'est ce qui risque de se passer.

En effet, nombre de grandes entreprises sont en attente de pouvoir s'implanter pour régir et gérer la vie des cubains et des touristes qui viennent visiter l'île.

Alors pour le moment, ils ouvrent les choses petit à petit (les téléphones portables, internet un petit peu, le droit de posséder une voiture personnelle...).

A voir comment cela va évoluer car comme cela est écrit un peu partout, la révolution n'est pas finit (là-bas en tout cas), cela fait seulement cinquante ans (souvenez vous combien de temps et de retour à d'autres régimes il nous a fallut en France pour parvenir à un équilibre républicain).

 

A cuba, comme je le disais, la musique, mais aussi la danse, sont partout et sous différentes formes.

Cela va du son à la rhumba, en passant par la Salsa, la trova, les tambours batas qui accompagnent les cérémonies religieuses, le reggaeton (la musique des boites de nuits) et un peu de meringué qui arrive de la République Dominicaine voisine.

Ce qui est plaisant avec ces musiques et ces danses, c'est que bien que riches d'une histoire conséquente, elles se renouvellent en permanence. Les jeunes musiciens cubains cherchent toujours à réinventer des nouvelles manières de jouer cette tradition en inventant de nouvelles variations aux rythmes existants.

Par contre, comme l'ouverture vers l'extérieur n'est pas une des caractéristiques principale de la politique cubaine, les mélanges à part quelques groupes de latin-jazz ne sont pas monnaie courante.

 

Cette effervescence musicale est possible, car les cubains sont des gens qui considèrent que les sons ne sont pas une nuisance, mais une manifestation normale de la vie et comme ils sont assez vivants on trouve de la musique partout.

Pour les musiciens que nous sommes ce fût un vrai bonheur, une orgie de musique sans overdose!

 

Imaginez, un jour rien que dans notre quartier, à la carte musicale on pouvait choisir :

 

Dans la maison des voisins : cérémonie de sanctification Yoruba avec les gens qui chantent accompagnés par les tambours batas, et la moitié du quartier entassés devant les fenêtres pour assister au spectacle.

Un peu plus loin (deux maisons), messe dans l'église Chrétienne avec des sermons chantés avec force et conviction.

Et sur la place au bout de la rue une comparsa, répétition pour le carnaval, avec tambours, trompettes et danseurs.

En digestif, il y avait les gamins du quartier qui jouaient à un jeu musical en faisant swinguer une comptine comme peu de musiciens de chez nous en sont capable.

Bon, certes c'était une journée un peu spéciale, mais quand je dis que la musique est partout ce n'est pas exagéré!

 

Nous avons malheureusement peu vu la campagne cubaine.Nous l'avons aperçue de la voiture lorsque nous avons traversé l'île pour aller à Santiago de Cuba (douze heures de route dans une BX trafiquée, avec des autoroutes pleines de trous, de points de contrôle et carrioles tirées par des chevaux).

Nous l'avons vu également aux alentours de Santiago.

Beaucoup de cultures (maïs, canne à sucre...), des montagnes toutes vertes qui se découpent sur un ciel bleue parsemé de cumulo-nimbus.

Les plages que nous avons vu du côté de La Havane n'étaient pas vraiment paradisiaques (merde on est au caraïbes quand même!) : beaucoup de détritus, pas mal de monde et des fonds marins pour le moins inintéressants.

Par contre, du coté de Santiago, nous avons eu la chance d'aller dans une petite crique assez paradisiaque.

Tu partages la plage avec les chèvres qui viennent inspecter tes affaires.

En guise de repas, tu déguste une soupe de langoustes, crabes et autres fruits de mer à l'ombre des cocotiers.

Soupe préparée par les pêcheurs du coin sur un barbecue de fortune.

Lorsque tu as digéré, pour te rafraichir un peu, tu vas nager avec masque et tuba au milieu des bancs de poissons qui se baladent dans  les eaux chaudes de la crique (puisque très peu profondes). Sachant que le seul point négatif fût le vin des pêcheurs (du vinaigre), cette après midi de plage fût des plus agréable.

 

Bon enfin pour le moment, nous voilà arrivé au Mexique.

Depuis trois jours que nous sommes là nous n'avons de cesse de chercher un camion pas trop cher pour reprendre l'aventure ondaroad.

Malheureusement, il semblerait que les bonnes occasions se fassent dans le nord du Mexique et manque de bol, nous sommes dans le Sud, donc pour le moment, nous avons fait choux blanc...

J’espère que dans notre prochain message, nous pourrons vous décrire notre nouvelle habitation roulante.

 

Plein de bisous à tous.

 

Adrian

 

 

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