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28 octobre 2009 3 28 /10 /octobre /2009 00:57

Salut à tous!!

Cela fait désormais 2 mois et demi que nous sommes au DF (Distrito Federal ou México City) et le moins qu’on puisse dire c’est que notre vie a pas mal changé depuis Tulum…

Mais revenons au début…

Nous sommes partis de Cuernavaca et sommes arrivés ici le 12 Août. Gabo (le bassiste de Lafemi), lui-même originaire de la ciudad nous avait trouvés quelques concerts  étalés sur les quelques semaines que devait durer notre séjour ici. Effectivement nous ne devions venir à la ciudad de México que le temps d’enregistrer notre album, puis nous devions débuter une tournée au Mexique, la tournée aux Etats Unis ayant été remise à plus tard pour différentes raisons dont la grippe H1N1 (peu de gens avait envie de faire venir un groupe depuis Mexico) et notre célébrité encore très émergeante (C’est qui Lafemi ??).

Bref, le jour de notre arrivée nous avons joué au Foro Shakespeare, un lieu culturel situé dans le quartier de la Condesa où nous avons pu jouer dans de bonnes conditions (équipement audio, ingénieurs du son, etc…).

Le lendemain nous avions notre photo dans le journal avec  un article sur nous : « Tulum funk and soul band makes his D.F. debut » : Coooll !!!

Le soir même (nous sommes donc le 13) nous allons tous au Parque Ecológico Loreto y Peña Pobre, vers l’Université, où avait lieu le Festival Ollin Jazz, une sorte de Paris Jazz festival du Parc floral en plus petit  mais toujours avec des concerts gratuits en plein air. Ce soir là Gabo assurait avec son groupe « Pangea » la première partie du trio de l’excellent pianiste mexicain Eugenio Toussaint.

Pendant le concert du trio nous avons expérimenté ce sentiment de « revivre » : Putain ! du bon jazz !!! Quel bonheur !! Après un an passé à Tulum où nous étions les seuls musiciens de jazz, nous avions presque oublié quel plaisir on peut éprouver à se laisser emporter par une musique aussi riche et subtile lorsqu’elle est bien jouée. Et le moins qu’on puisse dire c’est que c’était le cas… non seulement le pianiste était excellent (très influencé par Herbie Hancock notamment) mais la section rythmique était tout bonnement incroyable… J’ai passé le concert les yeux rivés sur le batteur, un chilien du nom de Gabriel Puentes. Ce mec joue avec une finesse, une précision et un sens de l’interaction tout bonnement   prodigieux.  Le dernier album qu’on enregistré ces deux là  était avec le bassiste Eddy Gomez (pour ceux à qui ca parle… pour les autres c’est un des bassistes de Bill Evans).

Le bassiste Aarón Cruz était également merveilleux tant dans l’accompagnement que dans ses solis.

Bref, après le concert nous allons prendre contact avec eux et sommes super bien reçus, ce qui est d’ailleurs une constante dans ce pays notamment chez les musiciens (autant dire que c’est quasiment le contraire de ce qui se passe en France…) De plus le fait d’être français semble ici être un atout, ce qui est à la fois très cool et un peu triste puisque ca vient clairement d’une sorte de complexe d’infériorité que partagent ceux du nouveau monde vis-à-vis de ceux du premier monde (je déconne pas c’est comme ca qu’ils disent…).


Toujours est il qu’Eugenio Toussaint se met à parler avec nous en français, nous offre des cigares, son disque (qu’il était pourtant la pour vendre) et un bouquin de partitions de ses compositions avec CD (qu’il était censé vendre aussi)… Cool !!


Le batteur nous invite ensuite à le rejoindre à une jam session au Papa Beto où nous nous rendons et faisons le boeuf  notamment avec Aarón Cruz (le susdit bassiste) sur un Footprints endiablé sur lequel je jouai du… piano à queue.


Nous échangeons nos contacts avec  Aarón et commençons une collaboration qui dure jusqu’à ce jour.


A cette époque nous vivions chez Zayi, un ami de Gabo qui vit dans le quartier de Coyoacan, un quartier assez chic et très sympathique du DF, très vert et à 2 pas de la maison de Frida Kahlo (que nous n’avons bien sûr pas visitée… on ne change pas une équipe qui gagne…). Zayi est psychanalyste ET bassiste de hard rock (…). Nous avons cohabité pendant plus d’un mois jusqu’à ce qu’il nous prie de trouver un appart… Il faut dire que nous ne devions rester que quelques jours et que nous avons un peu tardé. De plus nous avons squatté le salon un bon moment avec matelas et  instruments de musique : maintenant je me déplace avec un vibraphone, 2 pianos et un ampli et Adrian avec 2 saxs et un pied de micro et à cette époque nous avions également le Seb avec nous (ce saxophoniste français rencontré dans le Chiapas dont parlait Adrian dans son dernier article). En plus lui ne fumait pas et n’osait plus inviter sa copine à la maison où il ne se sentait plus chez lui… Bref Onda Road quoi…


Nous vivons désormais dans notre propre appartement situé dans le quartier de la Roma, qui est relativement central (alors que Coyoacan était très excentré) dans un immeuble d’artistes : Le proprio/voisin de palier est écrivain, sa sœur (qui vit en bas) photographe, et il y a également un peintre… Pour nous c’est le paradis nous pouvons jouer de la musique presque autant qu’on veut (bon, hier un des voisins nous a coupé l’électricité alors qu’on répétait avec vibra et sax à 00:20…). Les voisins passent à la maison boire des coups et discuter ou faire la fête… c’est cool quoi !!!


Notre appart comporte 3 chambres dont une est toujours inoccupée (nous cherchons activement un colocataire…) nous avons un parquet en beau bois et une baignoire (ce qui est extrêmement rare ici). Les coupures d’eau sont malheureusement très fréquentes et l’électricité se maintient plus ou moins… Le problème c’est qu’en ce moment ici il fait froid !!!


Vivement la fin du mois de décembre où nous allons retourner à Tulum pour un mois profiter de la saison haute.


Mais revenons à la musique puisque depuis que nous sommes ici les affaires ont repris…


Avec  Lafemi nous avons pas mal joués dans pleins de contextes différents : salles de concerts, bars,  anniversaires, fêtes, rue, etc… et allons jouer le 5 décembre dans un gros festival où se produiront également les Black Eyed Peas.


L’ambiance dans le groupe a connu pas mal de haut et de bas (pas mal de bas en fait…) mais on tient le coup… Il ya un peu plus d’un mois nous nous sommes séparés de Sébastien qui, plus qu’un problème lié à son niveau a surtout servi de fusible pour apaiser les tensions qui régnaient au sein du groupe… Aujour d’hui c’est le couple Chanteuse/batteur (mariés avec un gamin) qui est en train de partir en couilles… Du coup Ale est partis aux USA pour 2 semaines et nous sommes donc avec Adrian complètement concentrés sur notre autre projet : Onda Road.


Mais avant de rentrer plus en détails sur Onda Road je dois vous parler de notre Meilleure amie/manager/et plus si affinités, la Wonderwomanager : Lydie


Nous avons rencontré Lydie en décembre dernier à Tulum et n’avons jamais perdu le contact. Lorsque nous sommes arrivés au DF, cette directrice de communication de chez Areva Mexique venait d’être victime d’une restructuration et cherchait à se reconvertir dans un autre boulot dans lequel elle pourrait exploiter ses qualités de communication, relationnel, etc… mais dans un cadre qui l’éclaterait plus. Elle nous proposa donc de s’occuper de nous, à savoir nous trouver des concerts, nous faire passer à la radio, nous aider à affiner le concept du groupe, le logo etc… bref faire de Onda Road (puis plus tard de Lafemi puisqu’elle travaille désormais avec les 2 groupes) un produit commercial lucratif…


Malgré son peu d’expérience dans ce domaine (elle n’avait jamais fait ca avant) elle se montre très efficace et c’est notamment grâce à elle que nous travaillons au jour d’aujourd’hui. De plus, elle est si ce n’est multitâches du moins multifonctions puisqu’elle nous trimbale en voiture de concerts en concerts, nous emmène au musée, fait la fête avec nous, etc… Une vraie Onda Roadette… nous nous sommes d’ailleurs auto-baptisés le « trio infernal ».


Depuis que nous sommes ici nous n’avons cessé de sortir dans le lieu de jazz et nous connaissons désormais quasiment tous les musiciens et avons joués avec la plupart d’entre eux… Cela combiné avec les plans que nous dégotte Lydie nous permet de faire appel à eux et de les « essayer » les uns après les autres… c’est une situation assez rêvée d’autant plus que cette ville, notamment reconnu comme étant un tremplin pour New York abrite un grand nombre de bons musiciens.


Onda Road donc… Pour commencer nous avons changer le nom et sommes passés de On Da Road (sur la route en anglais) à Onda Road (délire route en espanglais) le mot  « Onda » est très usité ici : il signifie « onde » mais s’utilise notamment dans des expressions comme « que onda ? » qui est l’équivalent de « What’s up ? » en anglais ou « me gusta su onda » (j’aime bien son délire/sa vibration…).


Du On Da Road duo qui se produisait dans toutes les rues d’Europe et de Tulum nous sommes passés on Onda Road trio jazz et avons fait de nombreux concerts avec Aarón Cruz ou Israel Cupitch (tous 2 contrebassistes) dans le cadre de bars, salles, restaurants, mariages, etc…

Nous avons même fait un concert du Onda Road trio avec un batteur… trio dans lequel je jouais la basse avec ma main gauche sur mon synthétiseur et le piano avec la main droite.


Et oui je prends toujours autant de place sur les scènes … C’est même bien pire qu’à Paris puisque je joue désormais  avec  mon vibraphone (dont je viens d’ailleurs de changer les lames) et mes 2 claviers … Pour l’instant j’utilise cette configuration avec Lafemi uniquement mais j’aimerais également exploiter ces différentes ressources avec Onda Road. Pour l’anecdote l’autre jour j’ai failli craquer pour un magnifique orgue hammond avec cabine Leslie que le mec vendait pour à peine 1000 euros. Mais la je crois qu’il nous aurait fallu un autobus pour trimbaler tout mon matos…


Revenons à nos moutons donc… Aujourd’hui est en train de naître le Onda Road quartet avec Aarón et Gabriel Puentes c'est-à-dire la section rythmique qui nous avait fait rêvé le lendemain de notre arrivée… Elle est pas belle la vie ??


Aujourd’hui nous avons commencé à répéter pour l’enregistrement du disque en quartet destiné à nous trouver du boulot.


Sinon nous n’avons toujours pas de voiture… nous attendons depuis maintenant près de 3 mois une combi (ces mini vans Volkswagen de hippies)  qui devait être disponible « dans la semaine » (vive le Mexique !)  Mais bon je crois qu’on a déjà assez parlé automobile sur ce blog…


Voila donc les news de notre petite vie au DF … Nous essaierons de vous tenir au courant un peu plus souvent… Prenez soin de vous, profitez de la vie … on en a qu’une !!!

 

 

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1 septembre 2009 2 01 /09 /septembre /2009 00:55
Salut à tous!
un petit article rapide pour inviter ceux qui parlent espagnol à aller écouter l'émission de radio que nous avons enregistré ce matin en direct sur le TSF local: Radio Horizonte.
Il vous suffit de cliquer ici  
Bonne écoute!!
A bientôt
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4 août 2009 2 04 /08 /août /2009 07:42

Dans l’atelier d’un mécanicien de Niltepec , un bled à une heure de Juchitan...

 

La voiture est là, en face de moi. Le capot ouvert sur le moteur qui encore une fois ne veut plus faire d’effort. Il semble dire « je suis trop vieux à la fin foutez moi la paix, laissez moi mourir, cela fait déjà deux cent cinquante mille miles que je vous promène vous et les autres. Je n’en peux plus. Combien de fois faudra t il que j’agonise pour que vous me laissiez enfin reposer en paix ? ».

Mais bon, comment transporter  un vibraphone, deux pianos, trois saxophones, deux zigs plus un troisième rencontré à San Cristobal, leurs sacs de voyage et un tas de bricoles récoltées lors des différentes haltes du voyage, le tout sans voiture ?


Départ de Tulum plus dix minutes.


Après être resté quatre mois de plus que prévu à Tulum, à attendre que le garagiste veuille bien trouver le temps de réparer la camionnette, nous reprenons enfin la route. Le moteur fraichement réparé est en rodage, la voiture chargée à bloc et nous roulons enfin en direction de San Cristobal, dans les montagnes du Chiapas afin de rejoindre le reste du groupe avec lequel nous jouons. Ce devait être le point de départ d’une tournée de quelques mois.

L’autoradio ne fonctionne plus. Nous n’avons pas pris le temps jusque là de nous occuper de ça avant le départ. Qu’à cela ne tienne, nous avons un inverseur grâce auquel nous avons du 110 volts à disposition dans la voiture, on peut y connecter une multiprise et ainsi brancher ordis, enceintes et tout ce dont nous pouvons  avoir besoin durant le voyage. Il ya bien un petit problème, trois fois rien : la prise allume cigare qui sert à connecter l’appareil sur la batterie, nous l’avons perdu ! Un problème, une solution. Le Jacques le branche en dérivation sur une des lampes de la voiture. Cela fonctionne. Emporté par  son élan salvateur, il se dit que cela serai encore mieux si au lieu de brancher tous ces fils sur la lampe du milieu on les connectait à celle de derrière, c’est vrai que quitte à faire les choses autant les faire bien et de manière pratique. Des fils qui passent comme ça en plein milieux il y de quoi gâcher le plaisir d’un travail bien fait ! C’est parti, il enlève le cache de le lampe, fil rouge et fil noir, hum, pas très clair le code couleur, peut importe, quand il faut connecter, il faut connecter, c’est parti… « Heu, Keuj, c’est normal qu’il n’y ait plus de courant pour fermer les fenêtres et verrouiller les portes. … Et le tableau de bord, pourquoi il ne s’allume plus ? » Nous venons de découvrir les joies du court circuit. Pour les fenêtres et les portes pas de problèmes, c’est la nuit et il y a bien un petit vent frais mais bon, il suffit de passer une petite laine en attendant de rejoindre le prochain pueblo ou nous trouverons la lumière dont nous avons besoin pour vérifier le fusible qui a sauté, le changer et ainsi retrouver la joie de pouvoir ouvrir et fermer les fenêtres. Mais nous n’avons toujours pas de musique…Ca, c’est chiant ! Alors, ni une ni deux le Jacques trouve une autre solution. On  s’arête, on ouvre le capot et on branche les pinces sur la batterie, on les fait passer par la fenêtre avant (de toutes façons elle ne ferme plus, tant qu’il ne pleut pas tout va bien !) et nous avons une arrivée d’électricité dans la voiture, donc de la musique. Et puis finalement, c’est sympa tout c’est fils qui courent derrière le volant, cela donne un petit coté Delorean de « Retour Vers le Futur » et puis question pratique c’est le top, y’a pas à dire du travail bien fait ! 


Arrivée à San Cristobal de las Casas...

 

Après un long voyage à travers le sud du Mexique sans dépasser les soixante dix kilomètres heure, rodage oblige, et une courte halte à Palenque nous arrivons au bout de la route de montagne qui mène à San Cristobal en territoire zapatiste. C’est là que devons retrouver une partie du groupe, en l’occurrence Ale et Angel dit « Panda », respectivement la chanteuse et le batteur de « La Femi ». La nuit est tombée sur la ville et les façades colorées des maisons ne viennent pas réchauffer l’air refroidit par l’altitude. Nous passons les pulls restés dans nos valises depuis le début du voyage pour cause de manque de froid et  nous commençons une petite ballade dans la ville. L’architecture est belle et rappelle le style colonial. Il semble y avoir quelques touristes, et nombre de rues sont piétonnes nous allons donc pouvoir jouer dans la rue et nous refaire un peu. Depuis que nous avons payé la réparation de la voiture, les finances ne sont pas au plus haut, la saison basse à Tulum ne nous à pas aidé non plus. Il  a bien eu quelques dates avec  Los Papis (un groupe qui mériterait au moins un chapitre pour lui seul, j’y reviendrai donc un plus tard), mais cela ne nous a simplement permis de survivre. Il est donc plus que temps de retrouver les joies de la manche.


La maison de San Cristobal...

 

Après avoir tourné dans le quadrillage des rues de la ville  une bonne demie heure (fallait le faire !), nous arrivons enfin dans notre nouvelle maison. Celle ou vivent temporairement Ale et Panda. Une maison collective ! A savoir quatre cinq chambres donnant sur une cour, une salle de bain, une cuisine et un jardin communs. Un jardin ! Quel délice que de se poser sur l’herbe verte à rêvasser, ou prendre le soleil en soufflant quelques notes qui se mélangent au chant des oiseaux (ceux qui souhaiteraient avoir une idée du chant des oiseaux mexicains peuvent écouter un morceau de Mingus « Cumbia and jazz Fusion», on entend leurs chants durant l’intro et la musique qui les interrompt ne gâte pas les choses loin de là !). L’air est frais et contraste avec la chaleur écrasante de ce dernier mois à Tulum. Les habitants de la maison vont et viennent, certain s’arrêtent pour écouter le morceau que nous sommes en train de jouer avec keuj, d’autre fabriquent des sandales ou font de l’artisanat…une vrai maison de babos, un bonheur !

Après avoir fait le point sur la tournée à venir avec Ale, nous nous décidons à sortir pour aller jouer. C’est toujours agréable de commencer à jouer dans une ville. Premièrement, il faut trouver un spot, à savoir un endroit passant, pas trop bruyant et pas encore occupé par d’autres musiciens. Deuxièmement il faut se faire accepter, notre musique ne plait pas à tout le monde. De ce point de vue, cette fois ci c’est plutôt bien. Nous récoltons de nombreux applaudissements à la fin des morceaux et les gens s’installent volontiers sur un coin de trottoir pour nous écouter le temps d’un ou plusieurs morceaux. Du coup nous prenons du plaisir à jouer la manche fonctionne bien.


Un voyage infernal...

 

Nous sommes restés quelques jours de plus à San Cristobal le temps de faire faire quelques concerts et de découvrir un peu la ville. De là nous sommes parti vers Cuernavaca avec un saxophoniste français en plus dans les bagages pour rejoindre Panda et Ale qui nous avaient devancés. Et là, je ne sais pas ce qui c'est passé, nous sommes entré dans une sorte de spirale de la loose. Cela à commencé avec les plaquettes de freins qu'on a voulu changer. On a niqué un des boulons donc impossible de retirer la roue avant gauche, peu importe nous sommes parti quand même. De là, après environs six sept heures de route, on crève la roue arrière et évidemment il était trois heures du mat, on était au milieu de nul part et pour que ce soit vraiment marrant nous n'avions évidemment pas de roue de secours (ou plutôt si mais dans un tel état de délabrement que je ne sais pas si on  peut toujours appeler ça une roue). Bref le lendemain après avoir été réveillé par les vaches nous avons fini par faire une réparation de fortune avec des artisans du patelin où nous avons échoué  et nous sommes repartis. On a roulé environs une heure et là y a eu comme un  bruit dans le moteur, genre « clacclacclacclac ». On ouvre le capot et là c'est l'éruption du Vésuve à l'intérieur tout bout, le moteur est super chaud et nous on commence à se dire qu'on y est jusqu’au cou. 

Nous avons quand même poussée jusqu’au village le plus proche, Niltepec, où nous avons trouvé un garage fermé, c'était samedi soir (c’est tellement plus drôle comme ça). Enfin le garagiste est apparut par miracle et le diagnostique est tombé, « se desvielo el coche » ! Exactement ce pourquoi nous avions laissé la voiture au garage de Cancun pendant près de quatre mois puis payé une petite fortune pour les réparations seulement une semaine auparavant... En fait nous ne savions pas qu'à la fin du rodage il faut refaire une vidange complète sinon le moteur et bien, il pète ! Remarque, maintenant je pense qu’on ne risque plus de l’oublier.
Vu que c‘est samedi soir, Lionel, l’employé du garage ou la voiture à décidé de terminer sa course, ne peut rien faire ni rien nous dire du prix de la réparation aujourd’hui. Il y a bien un autre garagiste, mais « il boit ! »nous dit-il.

 Donc nous voilà à Niltepec, genre Mexique profond profond, el campo ! On squatte des hamacs dans le tailler du mécanicien et on se demande ce qu'on va faire de cette voiture. La réparation s’avère très onéreuse et nous n’avons pas les moyens de la payer. Alors, en désespoir de cause, nous avons finit par décider de la vendre une misère au garagiste. Cela a quand même pris trois jours, le temps d'accepter de laisser la voiture pour une bouchée de tortilla (genre « putain, mais hier elle valait encore 40 000 pesos ! ») et, une fois ce paramètre intégré le temps de trente ou quarante "ahorita" (petit maintenant en traduction littérale, entre maintenant et un temps indéfini plus ou moins long pour bon nombre de mexicains) de la part du garagiste concernant son aptitude à réunir les cinq milles pesos pour acheter la voiture. Entre temps on a eu le temps de se faire chier, de péter les plombs une petite dizaine de fois mais également, et ça c'était sympa, de se faire des bonnes plages de musique (ce qui nous a permis de faire mieux la connaissance de Seb, le saxophoniste rencontré à San Cristobal ), de remplacer au pied levé le groupe de trash métal qui devait clôturer la féria du pueblo ou encore de participer à une fête de quince años regroupant presque tout le village.

Nous devions être les seuls blancs du bled, c’était marrant comme impression. Les niltepecois ont étés pour la plupart d’une gentillesse très touchante mêlée d’une curiosité à notre égard, et en très peu de temps, nous avons eu le sentiment de faire parti du quotidiens de ces gens. Il est vrai que la troupes de deux sax et un vibra traversant le village en faisant tourner des grooves , cela aide à signaler notre présence aux habitants des lieux.

C’est comme ça, en fanfare,  que nous sommes arrivés sur la place du village le soir de la féria. Voyant que la plupart des gens étaient en train d’assister à  une sorte de démonstration de danse traditionnelle, nous avons désembouché les instruments et rangé les baguettes. Ceci dit cela ne nous a pas rendus invisibles pour autant, une marimba de métal, cela intrigue toujours. Du coup deux jeunes musiciens d’un groupe de chansons traditionnelles sont venu tailler le bout de gras. C’étaient le saxophoniste et guitariste de la banda qui devait jouer après la danse. Après quelques explications sur les instruments et une présentation réciproque  ils en viennent très vite à nous proposer de venir jouer sur une de leurs chansons. « Hey…mais avec plaisir », cela va être drôle et on pourra peut-être passer une annonce pour la voiture, on sait jamais avec un peu de chance.

D’un coté le vibra monté sur la petite estrade avec le chanteur et les sax en bas se partageant un micro à trois, de l’autre des mexicains assis sur des chaises,  bras croisé attendant de voir ce qui va se passer. C’est parti ! Aïe, les saxs ne s’organisent pas trop bien, le chanteur termine son couplet, bon, je prend le solo. Je récolte bien des applaudissements à la fin  mais ce n’est pas encore la révolution. Autre couplet du chanteur, je ne sais plus quelle était la chanson, mais je me souviens avoir remarqué  qu’elle était jolie et simple avec des subtilités mélodiques discrètes. Une de ces chansons d’apparence simpliste mais qui sont en fait de petits trésor d’ingéniosité dans la manière dont elles se différencient des autres ritournelles par les formes mélodiques et les placements rythmiques des phrases tout en restant cependant quelque chose de familier, rassurant pour l’oreille. Vient le tour

du solo de vibra. Après quelques mesures, le public s’anime et applaudit de manière enthousiaste. Il faut dire que dans le coin des gens qui jouent  la marimba avec quatre baguettes, enchainant les progressions harmoniques complexes avec aisance tout en improvisant des mélodies Milt « Jacquesoniènes » par dessus, cela ne court pas les rues, alors forcément, cela plait. C’est gagné nous sommes les bienvenus ! En descendant de scène, les membres du comité des fêtes local, nous alpaguent et nous demandent si nous ne voulons pas les dépanner vu que le groupe de trashmétal de la ville voisine ne veut pas jouer plus tard que l’heure de départ du collectivo qui les ramènent chez eux, et cmme le programme à évidemment pris du retard cela les laissent sans groupe pour finir leur soirée.

Nous avons accepté et quand nous avons commencé à jouer  devant un auditoire un peu clairsemé (à savoir ceux qui n’avait pas succombé à la torture de la lambada ou encore de Loca et autre chansons interprété par une Castafiore du cru accompagnée de ses bandes préenregistrées) et  petit à petit, nous avons gouté au son qui n’était pas mauvais et nous nous sommes pris à jouer une bonne heure et demie pour les quelques spectateurs noctambules qui se laissait bercer par notre musique.

Pour conclure sur cette partie du voyage, nous sommes partis de Niltepec avec seulement quatre mille pesos en poche, la promesse de la part de Abraham , le garagiste qui nous avait accueilli, de recevoir les milles pesos manquant sur un compte dans les deux semaines et tout notre bordel, ce qui fait beaucoup et très lourd quand on est en bus et que le troisième lascar, Seb le saxophoniste, est parti le matin avant de devenir complètement fou.

 

Cuernavaca...

 

Enfin voila, nous sommes arrivé chez la grand mère d'Angel, à Cuernavaca depuis une semaine. C'est reposant. On travail sur le répertoire et on essaye de réorganiser la tournée qui semble avoir subit une cure d'amincissement depuis que nous avons quitté la banda à Tulum. On commence à jouer dans la rue avec eux aussi et çà, c’est un plaisir ! De plus la partie de la maison que nous occupons est en fait une sorte de studio de musique avec chambres. Il y a tous les instruments du groupe plus un tas de petites percussions. De quoi se faire plaisir. Du coup on ne se prive pas et nous passons notre temps à jouer. La grand-mère d’Angel est  au petit soin avec nous tous et nous dévorons ses repas trois fois par jour. Un vrai parcours de santé !

 

Adrian

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10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 00:28
Salut la compagnie!!
Pour commencer j'aimerais vous souhaiter à tous une bonne nouvelle année..
Ojala (inch'allah en Espagnol) qu'elle vous apporte beaucoup de bonheur, de joie et de réussite...

Chez nous ca va plutôt pas mal... La temporada alta (saison haute) est enfin là, et du coup le boulot, les musiciens, les touristes et tout ca aussi...
Pendant la quinzaine "Noël/jour de l'an" nous avons pour la première fois de notre vie eu tellement de boulot qu'on a dû en refuser... On jouait tous les jours et même souvent 2 fois par jour.
A cette période on pouvait avoir la satisfaction de voir nos noms sur des affiches assez régulièrement et ca a beau être con, égocentrique ou quoi ca fait toujours plaisir.
Bon, depuis c'est un peu retombé mais nous avons toujours du boulot, et de nouveaux projets sont même sur le point de naître.
Le groupe avec lequel nous jouons le plus est ConfuZion dont je crois vous avoir déjà parlé...
Avec eux nous avons tous les samedi et les mercredi dans 2 bars/hôtels/restos de plage plus quelques gigs par ci par là.
Moi, j'ai aussi les vendredi dans un resto du village en duo avec une chanteuse (francaise).
Nous avons donc assez de boulot pour vivre bien, profiter du pueblo et du temps merveilleux qu'il fait ici.

Au moment où je vous parle, les oiseaux vivants dans l'arbre en face du café où je me trouve ont entamé leurs concerts quotidiens... Effectivement tous les jours à 17h, le chant des oiseaux de cet arbre est tellement fort qu'on entend même plus le bruit de l'avenue pourtant situé à 5m de moi...

Après plus de 5 mois ici, nous avons enfin commencé à faire 2, 3 activités touristiques... Notamment grâce à un nouveau compatriote fraîchement arrivé de Hyères. Avec lui nous sommes allés à Xel-Ha (prononcer tchel ra), un parc d'attraction à moitié naturel où l'on peut apprécier une faune et une flore riche ainsi que de nombreux cenotes, des descente de rivières en bouée ou en snorkling, et pleins d'autres trucs comme ca.
Les Cenotes: peut-être ne savez vous pas ce que c'est (moi- même je l'ignorais avant de venir ici..) Il s'agit en fait de sortes de caves souterraines naturelles, pleines d'eau extrêmement pure (et souvent extrêmement froide) nées de la collision entre la météorite qui serait responsable de l'extinction des dinosaures et la péninsule du Yucatan sur laquelle nous nous trouvons. Autant dire que ca ne date pas d'hier.
Il y en a un certain nombre un peu partout dans la région et c'est très sympa le matin pour se rafraichir ou pour se rincer du sel en revenant de la plage...

Je vous avoue avoir presque mauvaise conscience de vous raconter ca car si j'ai bien compris le temps en France ne fait pas que des heureux... 

Musicalement, on ne peut pour l'instant pas dire que ce soit la révolution mais nous avons décidé d'investir dans du matériel informatique pour pouvoir profiter des technologies (notamment le midi) ou faire des boucles ou autres afin de donner une orientation nouvelle au duo... (j'ai d'ailleurs acheté un nouvel ordinateur dont le clavier est en espagnol ce qui explique pourquoi vous ne trouverez aucun c cédille dans ce texte...)
Il faut reconnaître que pour l'instant ce duo sert surtout à jouer dans des endroits super class, à l'heure du repas, face à des gens pétés de thunes qui n'en ont un peu rien à cirer. Cependant ca paye généralement pas mal et puis ca nous permet de mettre les pieds dans des endroits o`on ne serait certainement jamais allés comme les hôtels 5 étoiles pour touristes américains avec des piscines partout, et des formules tout compris qui nous permettent de nous en mettre plein la panse avec des produits qui ne sont pas évident à trouver ici (genre fromage de chèvre, bons vins, etc...)

La vie de village est toujours aussi sympa, et puis maintenant que nous avons passé la saison basse ici les choses sont un peu différentes : nous faisons parti du décor et connaissons quasi tout le monde... pour l'instant moi ca me plaît bien...
Ah oui à propos de la vie de village, il y a ici une sorte de blague pseudo démocratique... Ils vont faire des élections ici le 1er février pour élire le président du nouveau municipio de Tulum (jusque la Tulum dépendait de Soledad, un autre bled plus grand). Du coup une campagne électorale a commencé le mois dernier avec pleins d'affiches et tout.
Mais le candidat du PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel ...sic...), le parti qui a été au pouvoir au mexique pdt plus de 60 ans, dispose clairement de plus de moyens que les autre. Du coup il est impossible de faire plus de 2 m sans tomber sur la gueule de Marciano: il y a des posters géants partout, des autocollants sur TOUS les taxis et transports collectifs, sur la plupart des véhicules privés, il y a des camions Marciano avec écrans plasma sur les côtés et derrière qui passent en boucle le spot de campagne, le tout accompagné de la chanson de Marciano : une sorte de cover de Ghostbuster pur ceux qui se rapellent avec MAR-CIANO à la place de GHOST-BUSTER et les mêmes petits sons pourris. Bref, indépendamment du côté corruption, anti démocratie, etc .. c'est plutôt rigolo...
C'est cependant assez grave comment fonctionnent les choses ici : à chaque fois qu'on se fait arrêter par les flics ca fonctionne au backshish (appelé ici mordida) , les bougres de flics travaillent 24 h d'affilés puis se reposent pdt 24 h et ainsi de suite. Du coup ils tournent tous à la coke et l'argent qu'ils se font avec les mordidas psse là dedans. C'est à proprement parlé ce que l'on peut appeler un cercle vicieux... Enfin bon il y aurait beaucoup à dire sur le fonctionnement de ce pays dont on percoit très bien la proximité avec les USA dans ce que ca a de pas terrible..
 
Voila voila les news, Je vous souhaite encore une fois une bonne et heureuse année, vous invite à vous faire kiffer, profiter de la vie tout en prenant soin de vous.
A bientôt
Jacques 

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5 décembre 2008 5 05 /12 /décembre /2008 00:40
Salut!
Quelques nouvelles brèves...
On a donc enfin vendu la buenisima et on s'est procuré une ford genre Renault espace toutes options et c'est bien cool...
Nous sommes donc désormais bien plus libre de nos mouvements.
Du coup nous avons récemment passé pas mal de temps à Playa del Carmen (où il y avait notamment un festival de jazz la semaine dernière), nous y avons un peu joué aussi même si les problèmes d'autorisations sont là bas aussi contraignants qu'ici...
Nous avons trouvé un nouveau plan pour jouer: un bled nommé Akumal. En fait il s'agit d'une sorte de village/resort avec des gardes à l'entrée et des villas privées appartenant quasiement toutes à des américains...
On y trouve aussi (heureusement quelques restaurants fréquentés par ces mêmes américains et on a beau dire ce qu'on veut ce qu'il y a de bien avec les américains c'est que quand quelque chose leur plaît, ils n'hésitent pas à mettre la main au portefeuille.
Hier il nous est arrivé une petite aventure rigolote... Nous étions justement à  Akumal où, après avoir joué au "qué onda?" nous sommes allés dans un autre bar/resto. Là nous avons également joué puis, alors que nous nous apprétions à nous en aller, nous avons vu qu'ils venaient d'installer une table de billard et que des gens qui ne jouaient pas terrible étaient en train de jouer et de parier de l'argent.
Certains de battre les 2 qui étaient en train de jouer nous avons posé 200 pesos pour rentrer dans la partie. Nous avons gagné et pensions repartir avec 200 pesos mais on nous expliqua que l'argent restait la et serai le prix pour le vainqueur de la soirée...
Nous nous sommes donc mesurés aux challengers suivants mais ces derniers ont eu la mauvaise idée de gagner. Je vais pas vous le cacher j'étais dégouté...
pour continuer il fallait désormais mettre 400 pesos ... je n'étais clairement pas très chaud puisque notre soirée bien que très lucrative n'avait rapporté qu'un millier de pesos... mais Adrian était chaud bouillant et confiant et insista pour que nous mettions les sous en jeux, ce que nous fîmes...
Après une partie à provoquer un infarctus à un sportif de haut niveau nous sommes finalement reparti avec 1200 pesos et le sourire aux lèvres...

Sinon nous avons joué avec la banda (ConfuZion) à l'occasion de la journée internationale contre la violence envers les femmes c'était rigolo...

Bref, ici la vie continue...
La bise à tt le monde et n'hésitez pas à donner des news...
cuidense mucho
Hasta luego      
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15 novembre 2008 6 15 /11 /novembre /2008 02:27

Salut tout le monde...
Une fois de plus "que de choses depuis le dernier post...".
Des bonnes, des mauvaises, des moyennes... mais dans l'ensemble tout reste plutôt positif.
Voila maintenant 4 mois que nous sommes à Tulum et les "on da road" devraient désormais plutôt s'appeler les "in da house".
Effectivement voila un mois que nous louons une maison située à la sortie du village donc à la fois près de la civilisation (on peut aller au pueblo à pied) et assez isolé pour pouvoir répéter tranquillement et prendre son café dans le jardin (bon "jardin" est un bien grand mot: il n'y pousse guère que des cailloux et des ordures mais on peut y faire du feu, profiter du soleil, etc...).
Notre maison comporte 2 chambres, 2 salles de bains et un grand leaving room avec cuisine américaine ainsi qu'un petit patio à l'entrée, et tout ça ne nous coûte que 266€ par mois (notamment grâce au cours du peso qui s'est effondré)franchement c'est cool.
Nous avons pour voisins deux familles de mayas avec une ribambelle de bambins très vivants et mignons comme tout, ainsi qu'une poignée de chiens errants qui nous ont très vite adoptés.

 

Aux dernières nouvelles nous étions très entourés, jouions dans la rue tous les jours et crevions de chaud jour et nuit...
Il y avait des jam sessions tous les lundi dans la boutique d'artesanias de Jaime et je

 viens d'ailleurs de trouver une vidéo sur le net, bon ce qui est con c'est que c'est pas moi qui joue le vibra c'est notre pote David mais en tout cas c'est tout à fait l'ambiance de chez Jaime... on faisait également des sorties "culturelles" avec nos potes (photo en haut), des repets dans des lieux paradisiaques, etc...



Tout cela a un peu changé...
Il y a une paire de mois s'est achevée la saison d'été et avec elle la présence de nombreux touristes, de nos camarades musiciens et de toute la vie festive et l'atmosphère vacancière qui allait avec.
Nous avons traversé la saison des pluies et des ouragans (ces derniers ne sont d'ailleurs pas passés par ici mais ont une fois de plus ravagé entre autres la belle île de Cuba qui n'avait pas besoin de ça...).

Cette saison des pluies nous l'avons passés dans la tente de Fiona situé à 50m de la plage dans un coin paradisiaque mais qui présentait l'inconvénient d'être trouée. Cependant nous avons partagé notre logement de fortune pendant 1 semaine avec les On da roadettes: 2 petites basques super cool avec qui nous avons passé de supers moments... Les 2 demoiselles revenaient également de la Havane où elles faisaient un reportage photo et vidéos puis y sont retournées avant de regagner la terre des colons...



Nous sommes désormais en hiver, ce qui signifie ici devoir de temps en temps mettre un sweat au dessus du t-shirt lorsque la nuit est fraîche. Les journées restent très chaudes et ensoleillées avec les activités qui vont avec: plage, etc...

 

Au niveau boulot nous avons cependant rencontré quelques difficultés: pour commencer, l'absence des touristes a fait baisser notre chiffre d'affaire d'un bon 65% (rappelant un peu notre saison basse crétoise de l'an passé). Puis un sale enculé de sa mère de fils de pute de raciste de merde qui s'est mis dans la tête qu'il ne nous aimait pas a décidé de faire son possible pour que nous ne puissions plus jouer dans la rue. Il a fait appel à tous les services qui pouvaient nous mettre des bâtons dans les roues (immigration, police, service fiscaux,...) et a fini par arriver à ses fins.


Voila donc maintenant à peu près 2 semaines que nous ne jouons plus dans la rue et il est vrai qu'aujourd'hui avec le retour de quelques touristes et les terrasses des restaurants qui refleurissent ça fait un peu mal au coeur.
Nous attendons donc sagement le retour de la haute saison et les engagements dans les resto et hôtels qui vont avec.
Nous avons également fait un premier concert avec un nouveau groupe très justement baptisé confuZion constitué d'un guitariste de rock, une chanteuse de variété, un batteur fan de Dave Weckl, un bassiste souriant et nous... le répertoire est rock, salsa et un peu funck mais nous aimerions que notre présence fasse de ce groupe d'animation de soirée un produit tendant plus vers la funk (Stevie Wonder, etc...) avec des espaces d'improvisations et une plus grande liberté.

Nous ne savons pas trop où nous en sommes pour l'instant mais nous avons bon espoir d'obtenir un produit à la fois facilement commercialisable et de bonne qualité.
Sinon nous avons passés tous nos week end avec ce même batteur (Mauricio, qui est d'ailleurs un personnage adorable, passionné, travailleur et très attachant) à travailler des morceaux à rythmique impaires ("migration" de Chris Potter, ainsi que des grooves à nous). La semaine nous essayons de travailler un maximum à la maison sur nos instruments respectifs.
Bref malgré l'absence de boulot nous ne nous laissons pas abattre et persévérons dans notre "passion" ou notre "art".

Revenons au running gag: la buenisima (la voiture) n'est toujours pas vendue... Cela dit ça ne fait jamais que 3 mois qu'elle est à vendre et à un prix défiant toute concurrence qui plus est (sur lequel on est clairement perdant) mais les gens commencent toujours par nous poser la question fatidique: "et c'est une combien de cylindres?"
Ah! ces 8 maudits cylindres! Qui que ce soit: hommes, femmes, locaux, étrangers... à croire qu'on était vraiment les seuls sur cette putain de planète à ne pas savoir que c'était la première question à poser... Donc nous roulons toujours dans notre puit à essence bien connu ici (on nous apelle d'ailleurs "les mecs de la buenisima" ou "les buenisimos")...

Petite explication: "buenisima" était un des arguments de vente écrit sur la voiture lorsque nous l'avons acheté, vu que nous avons été assez con pour tomber dans le panneau nous avons naïvement cru à ce vieil adage qui veut qu'il existe toujours un  plus con (ou juste aussi con) que soi, nous avons donc décidé de l'écrire en gros sur la voiture mais visiblement pour l'instant notre ruse de sioux ne porte pas ses fruits... Nous ne perdons cependant pas espoir.
Donc, petit résumé des galères que nous avons eu avec la voiture depuis le dernier article:
-Porte arrière tombée 2 fois: j'ai du remettre des rivets.
-rétroviseur tombé (il faut dire que 2 jours avant on avait éclaté le rétro d'un mec avec le notre qui semblait ne pas avoir souffert mais en fait si)
- démarreur mort 2 fois : la première fois un garagiste nous a fait croire qu'il avait changé le bendix mais c'était un mytho.
-problèmes de phares : alors pour commencer il faut que vous sachiez que pour passer des phares aux pleins phares il y a une sorte de bouton super dur sous le pied gauche. Donc la voiture a décidé qu'en plus de la position "phares" et "pleins phares" elle allait rajouter une position "surpriiise! maintenant il fait nuit!" qui était située entre pleins phares et phares. Vu que c'était un peu relou, franchement dangereux et pas terrible comme argument commercial on a décidé de le faire réparer. Il n'y avait presque plus de garagiste au pueblo alors on a été obligé de retourner chez le fils de pute qui nous avait enculé sur le bendix et qui avait essayé de nous caroter sur la courroie d'alternateur. Visiblement il nous en voulait alors il nous a fait une blague: maintenant il n'y a effectivement plus que 2 positions mais quand on est en plein phare la voiture se met aléatoirement en "surpriiise! maintenant il fait nuit!". Du coup ça fait 2 mois qu'on a pas utilisé les pleins phares: bon on s'y fait et puis c'est reposant pour le pied...
-fusible du klaxon et de l'allume cigare changé 150 000 fois (bon c'est jamais que 2 pesos à chaque fois)
-chaîne de je sais pas quoi (mais vachement important) en train de mourir, du coup notre voiture fait un bruit de tracteur...
Je dois en oublier mais là tout de suite c'est les seuls qui me reviennent à l'esprit.

Voila pour les news, je vous souhaite pleins de bonnes choses à tous et essaierai de donner des nouvelles plus rapidement la prochaine fois.
Prenez soin de vous et profitez de la vie... 

 

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25 août 2008 1 25 /08 /août /2008 01:25
Hola tout le monde!!!
Me revoila devant mon pc pour vous donner quelques petites nouvelles depuis les 2 dernières semaines.
Je vais commencer par ce avec quoi j'avais terminé la dernière fois : la voiture.
Après avoir réparé les tanks d'essence, nettoyé et changer pleins de pièces du carburateur, resoudé le pot d'échappement et le radiateur, changé la batterie, les essuies glaces, reconnecter les cables d'indicateur de vitesse, etc... on a plus trop de problèmes... par contre la consommation d'essence reste catastrophique: genre 50l/100km. 
Du coup on pense à la revendre et à en acheter une autre...
Ceci dit c'est la seule ombre au tableau car depuis 1 mois que nous sommes ici à Tulum, Quintana Roo les choses ont bien évoluées.
On a fait plein de rencontre et une fois de plus (comme en Grèce à chania) on s'est petit à petit fait notre place.
Tout d'abord on a rencontré Fiona, une nouvelle Zélandaise plus ou moins installée ici (mais bougeant pas mal entre New York, Tulum et la Nouvelle Zélande) qui en plus d'être très sympa possède ici 2 logements: un appartement en pleine ville (avec douche, électricité, ventilateur, chiens, chat, etc...) et une cabana à 50m de la plage qui ressemble pour l'instant à une grande tente dans une propriété assez grande avec pleins de palmiers mais où elle va bientôt faire construire une vraie maison en dur... 
Donc, Fiona dans sa grande bonté nous a proposé de squatter chez elle, ça fait donc maintenant 2 semaines qu'on alterne entre la cabana et l'appart, voir les 2 quand elle est pas la...
Donc question logement c'est réglé...
question musique nous avons fais une rencontre qui nous a ouvert pas mal de porte: nous étions à l'Acabar, LE bar de Tulum (c'est pas très grand ici) et un groupe de Reggae local (le Cannabis Social Club : beh ouais fallait oser...) jouait. Comme il nous avaient déjà vu dans la rue (je crois que je l'ai déjà dis mais c'est vraiment pas très grand ici...),comme il nous avaient déjà vu jouer dans la rue donc, ils nous ont invités à jouer avec eux puis un autre beuffeur, flutiste, est apparu : il s'agissait de Robi, un français (comme son nom ne l'indique pas) de Toulouse, en voyage depuis pas mal d'années et surtout un super musicien.
Après avoir leadé un groupe de Funk pendant 10 ans Il est allé rouler sa bosse pendant 4 ou 5 ans au maroc où il a joué de la musique Gnawa, s'est mis au gembri (une sorte de basse africaine à 3 cordes) puis a vécu en Colombie qui parait il, est un pays qui n'a rien à voir avec l'image qu'on nous en donne en France.
Bref ce voyageur, musicien de 38 ans nous a convié le lendemain à aller jouer avec ses potes musiciens.
Le lendemain donc nous avons fait la connaissance de presque tous les musiciens de Tulum : Gabo (basse), Gabriel (clavier), Camilo (guitare), Sergio (percussions), Jose (chant)...
L'ambiance était plus que sympa:nous étions dans le patio d'une maison sur la plage (genre la mer à 15m), un dimanche après midi (nul besoin de préciser "ensoleillé), il y avait des trucs à manger, du vin, c'était assez paradisiaque quoi...  
parallèlement , un jour qu'on jouait tranquillement nos standards dans la rue, nous avons rencontré un certain John Fisher (mexicain comme son nom ne l'indique pas non plus d'ailleurs) qui s'arrêta devant nous, nous donna sa carte en nous disant qu'il avait un hôtel sur la plage et qu'il voulait nous engager.
Il se trouve que c'était un des hôtels qu'on avait démarché le jour où j'ai écris le dernier article. Nous y sommes allés, avons été engagé (d'abord à 2) puis avons incrusté Gabo (le bassiste) et nous y jouons maintenant tous les jeudi, vendredi, samedi et dimanche. ça paye bien, c'est au bord de la mer avec les étoiles, la lune, la mer et tout, on y mange et c'est carrément super bon et ils font pas chier sur les boissons ni sur la musique.... que demande le peuple??
Nous avons ensuite rencontré un groupe de Françaises avec qui nous avons passé 3 jours de fête super sympas en compagnie des musiciens et de ma copine.
Ouais parce que j'ai une copine, et puis attention je vous fais pas de dessin ça risque d'être censuré dans le blog...
Une danseuse, prof de danse d'une trentaine d'années, mexicaine et charmantissime (comme quoi tout est possible parce que les mexicaines jusque la...).
Voila en gros les news.
Je ne peux malheureusement agrémenter les articles de photos parce qu'on a perdu le chargeur et nous n'avons donc pas une seule photo de Tulum... Je vous met quand même celle ci que je viens de trouver sur internet et qui a été prise à 30m de la cabana dans laquelle on vit.
Sinon hésitez pas à donner des nouvelles notamment TOI: PAPA, je commence à me demander si t'es vivant ou pas donc j'aimerai être rassuré...
Portez vous bien et profitez....
Jacques

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6 août 2008 3 06 /08 /août /2008 21:59
Salut!!!
Cela fait maintenant un peu plus de 2 semaines que nous avons quitté cette horrible ville qu'est Cancún et que nous nous sommes installé a Playa del Carmen, puis Tulum pour finalement faire la navette entre ces 2 villes.
Elles restent toutes les deux des villes touristiques mais de manière nettement plus supportable que Cancún...
Bref revenons 2 ou 3 semaines en arrière au surlendemain du dernier article.
Nous avons donc réparé pas mal de truc sur la camionnette avec papi puis avons pris la roue pour Playa del Carmen après des adieux chaleureux.
Après quelques km, la voiture fit un bruit qui nous mis la puce a l'oreille, nous nous arrêtâmes, ouvrimes le capot et constatâmes une fumée épaisse qui s'échappait du radiateur complètement a sec... Nous n'avions bien sur aucune idée de la cause du problème et avons du l'amener jusqu'à une station service pour identifier et régler la panne...
Une fois arrivé a Playa nous sommes allé faire du repérage et avons appris qu'il fallait une autorisation pour jouer et qu'on risquait sinon de nous retirer les instruments, faire payer des amendes, etc ... En fait, ici, les musiciens sont organisés en Syndicat et les choses sont donc très contrôlées... bon... nous avons quand même décidé de tenter le coup et de jouer le lendemain dans la 5ème avenue (une interminable rue extrêmement touristique avec des bars, des resto, des attrapes touristes, etc...tout comme il nous faut quoi...) .
Le lendemain donc, nous avons ressorti les instrument pour faire notre première manche depuis un bon moment (on a quasiment pas fait de rue pendant les 5 mois de Paris et pas du tout pendant les 2 mois de Cuba...).
Le moins qu'on puisse dire c'est que ça a été un succès : on a pas gagné une fortune mais les propositions de boulot on commencé a affluer de partout: on a propose a Adrian un boulot dans un orchestre 6 jours/7 pour 1500 euros/mois, moi on m'a proposé de remplacer un marimbiste, on a également rencontré un guitariste qui nous a présenté a un patron de bar qui nous a engagé pour le lendemain (60 dollars), on a sympathisé avec les mariachis, on a commencé a draguer la vendeuse de pizza du coin, bref c'était plutôt sympa.
Le lendemain nous avons joué dans le bar comme prévu, mais le surlendemain alors que nous nous apprêttions a jouer , nous sommes tombé sur un musicien aigri qui a décidé de nous casser les couilles.
Après avoir tenter de régler ça a l'amiable, on a commencé a s'énerver (étonnamment pour une fois Adrian le premier) puis il a appelé les flics et on s'est fait virer... on a donc essayé d'aller choper l'autorisation a la mairie mais allez savoir pourquoi ils n'ont pas voulu nous la donner...
Nous avons donc rappelé (ou été rappelés je sais plus) par Manuel, le guitariste du premier soir. 
Manuel c'est un musicien licencié, organisé tout ça, qui joue du classique du rock, vite fait un peu de jazz et qui a des plans dans les hôtels de luxe . Le premier soir déjà il nous avait parlé de faire quelque chose ensemble car il y a de la demande pour des groupes de jazz dans les hôtels mais pas vraiment d'offre.
Du coup on a fit un concert samedi dernier: la musique est pas passionnante mais ça paye carrément bien: 100 dollars chacun pour 2 sets de 45 min (sachant que dans la rue en ce moment on se fait des soirées a 85 dollars a tout casser pour les 2).
Ce même Manuel nous a également fourni une facture EDF qui nous a permis de mettre la voiture a notre nom, de l'assurer, etc... parce que bien entendu pour faire n'importe quelle démarche il faut avoir une adresse: vivre dans une voiture n'est toujours pas reconnu: non les braves gens n'aiment pas qu'on suive une autre route qu'eux (Je ne fais pourtant de tort a personne en suivant les chemins qui ne mènent pas a RO-ME).
Ne pouvant pas faire la manche a Playa nous sommes donc allé a Tulum ou nous jouons dans l'avenue principale: c'est pas le pied car c'est une grosse avenue ou il y a quand même pas mal de voiture mais bon ça dépanne. 
La première fois que nous avons joué ici nous avons rencontre Angela, patronne d'un café bio/chicos/culturel et elle nous a engagé pour jouer dans son truc. la pour le coup ça paye vraiment super mal (40 dollars) mais bon c'est entre 6h30 et 8h30 donc a une heure ou on ne peut de toutes façons pas jouer dans la rue et puis on y mange bien et on peut prendre des douches...
Voila donc ou on en est niveau boulot... hier on a fait le tour des hôtels pour essayer de trouver un peu mieux que notre plan a 40dollars et on attend des réponses.
Sinon on passe la plupart de nos soirées dans un bar de plage o il y a pas mal de jeunes, une table de ping pong, un billard... c'est un peu ambiance camp de vacances mais c'est sympa...
On pense pas trop tarder a bouger vers les États-Unis car si on attend trop l'hiver va arriver et on ne pourra pas dormir dans la voiture...
Voila les news, maintenant je dois retourner chez le garagiste chercher la voiture qui perd de l'eau, de l'essence, de l'huile, qui consomme 45l aux 100, qui a un trou dans le pot d'échappement et dont on a du changer le démarreur hier... mais sinon on l'aime bien...vraiment!
Portez vous bien, prenez soin de vous et vivez la vie!!!
Hasta Luego
Jacques 
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23 juillet 2008 3 23 /07 /juillet /2008 09:45

Voila un article que j’ai commencé à écrire quand nous sommes arrivés à Cuba, il est loin d’être terminé (je n’y parle même pas de musique) mais plutôt de me dire que je vais le terminer et l’envoyer après (comme c’est le cas d’un article sur la Crête qui moisis sur mon disque dur depuis 6 mois) je préfère le publier aujourd’hui comme un complément des articles d’Adrian… Je vous embrasse tous et vous souhaite de bonnes vacances

Jacques

 

Chers gens,

Voila maintenant une semaine et demie que nous sommes à La Havane et je crois qu’il est temps pour moi de vous conter le début de notre épopée en terre Castriste.

 

            Avant tout, je voudrais préciser que nous sommes très heureux ici et que nous sommes en train de trouver ce que nous sommes venus chercher : la musique et l’authentique.

 

Une fois de plus, nous voila sur la route. Une route qui mène nulle part et partout à la fois. Une route qui pourrait s’appeler connaissance. Connaissance des peuples, des cultures, des valeurs. Une route qui a peut-être pour but de nous expliquer ce qu’on est venu foutre sur cette planète, de trouver notre place parmi nos semblables et de relativiser toutes les certitudes que peuvent entretenir chaque sociétés.

Notre véhicule ? La curiosité. La curiosité semble être une clef qui peut ouvrir de nombreuses portes. Combinée au culot, elle devient même un passe partout.

Notre route a commencée dans un restaurant cubain du bld Beaumarchais à Paris, lorsque la vie (et Daphné) a mis Pedro sur mon chemin. Pedro est un bongocero et chanteur cubain qui a pu quitter son pays en se mariant avec une française, ce qui est ici une des seules possibilités de sortir du territoire. Pedro nous a envoyé chez son cousin Julio où nous sommes depuis notre arrivée.

Ici chez Julio (vendeur de fruits), Estrella (femme au foyer) et leurs 2 enfants César (14 ans) et Diamari (11 ans), nous sommes aux anges.

Nous sommes choyés par Estrella qui s’occupe de nous comme si nous étions ses propres enfants, se fait du souci quand on rentre tard, fais la cuisine comme une reine et s’occupe de toutes les taches ménagères. A ce propos je dois dire que ce rôle de la femme, bien que très confortable pour nous, nous met relativement mal à l’aise car il ne correspond pas à l’éducation qui est la notre depuis que mai 68 et la libération de la femme sont passés par là. Ceci dit cela à l’air de lui plaire et je ne vois pas de quel droit on la pousserait à changer sa façon de vivre.  De plus, vu ce qu’ils gagnent à bosser pour la communauté ici, je peux comprendre qu’elle préfère se fatiguer à bosser pour sa propre famille… Ceci dit, on fait des efforts pour la ménager parce que si on laisse un truc trainer, la tornade blanche passe par la…

Julio, lui, sous ses apparences de macho bougon est également adorable, il travaille toute la journée (pour 25€ par mois…) mais essaye de passer du temps avec nous, nous fait découvrir la ville et les endroits susceptibles de nous intéresser.

César est un jeune garçon très éveillé, très curieux et passionné dans tout ce qu’il fait. C’est un amoureux de la musique et un percussionniste prometteur. Il semble beaucoup nous aimer et nous le lui rendons bien. Quant à sa sœur, elle est nettement plus réservée et il est pour l’instant assez difficile de construire une relation avec elle.

En tout cas, il règne ici une atmosphère d’amour vrai qui commence dans la famille, s’étend au voisinage puis à toute la société.

La société : parlons-en !

 Ici c’est censé être le communisme : effectivement les gens vivent dans des maisons qui leur ont été attribués par l’état. Ils ont des carnets de rationnement ce qui leur permet de manger correctement (du moins 15 jours par mois) : du pain, du riz, des œufs, du potage, de la viande… il y en a pour tout le monde. La quantité dépend du nombre de personnes dans la famille. Attention ce n’est pas gratuit mais c’est tout comme : un pain de 80g coûte avec le carnet : 0,05 peso cubain (sachant qu’il faut 24 peso cubain pour faire un cuc, la monnaie convertible cubaine alignée sur le dollar (dans ce texte je mets indifféremment cuc ou $ mais c’est pareil !)). Je ne sais pas exactement combien leur coûte un remplissage de frigo quotidien mais vraisemblablement personne ne meurt de faim et si tu vas chez un voisin ou quoi il y a toujours du riz et du potage même pour les invités. 

Par contre certains produits de première nécessité sont horriblement chers et hors de leur portée. C’est par exemple le cas du lait (et de tous les produits laitiers), nécessaire à la croissance des enfants, du café etc…

De plus certains produits manquent juste purement et simplement comme certains médicaments par exemple.

Pour la santé justement l’hôpital est gratuit pour les cubains  et les médecins compétents. Malheureusement, leur salaire étant ridicule par rapport à leur niveau d’études et à ce qu’ils pourraient gagner ailleurs, un grand nombre d’entre eux fuient le territoire.

Le coût de l’eau et de l’électricité est dérisoire, du coup tout le monde en est équipé, mais les installations sont tellement vétustes que tout fonctionne de manière intermittente :

 les coupures d’électricités sont courantes (je peux vous dire que quand vous êtes au lit, que dehors le temps est lourd est chaud et que votre ventilateur tombe en panne c’est le bad…) et l’eau n’est disponible qu’à certaines heures en fonction des quartiers (chez nous c’est de 17H00 à 3H00), du coup les gens s’organisent, remplissent des bassines d’eau, etc… l’un dans l’autre on s’y fait et ça fonctionne pas si mal.

Bien entendu l’eau est de qualité discutable, eux la boivent, et nous, la faisons bouillir avant car les bouteilles d’eau ou de soda sont hors de prix : 1,65$ la bouteille (par contre la bouteille de rhum blanc Havana club, elle, est à 3,85$...?!!).

Les transports publics, c'est-à-dire le bus (guagua) sont également donnés (0,40 peso cubain).

Pour le téléphone c’est une autre histoire : installer une ligne coûte une fortune (genre 1000$) mais après, les communications ne coûtent quasiment rien. Du coup il y a toujours un voisin ou 2 qui possèdent un téléphone, payé par la famille de l’étranger. Le téléphone du voisin est le téléphone de tout le quartier : on y reçoit les communications et on peut passer des coups de fils. Certains ont des téléphones portables (autorisées depuis le 1er avril) mais ça coûte cher et en plus ils doivent payer quant ils reçoivent des coups de fils, du coup ça fonctionne au sms.

 

Voila pour la base. Mais la réalité est assez différente. Du fait de la pénurie due à l’embargo américain et à l’arrêt des échanges avec la Russie - qui étaient d’ailleurs plutôt du mécénat de la part de la Russie-  les gens ont besoin d’argent et le capitalisme se fraye son chemin. Des devises entrent sur le territoire par l’intermédiaire des touristes et les cubains font leur possible pour que les touristes (ou yuma : étrangers) les dépensent. Filles, Alcools, boîte de nuits, hôtels, mais aussi shampooing, cigarettes, chaussures… de plus en plus de choses se payent en cuc et les cubains eux même ont besoin d’avoir des cucs pour acheter de nombreux produits de première nécessité.

Du coup des inégalités se créent et ça ne fait pas bon ménage avec le communisme.

Les gens font par exemple des échanges d’appartements : il est bien sur interdit d’acheter ou vendre des appartements (qui appartiennent à l’état et ne sont que mis à disposition des cubains) donc les cubains qui réussissent à gagner plus d’argent (comme ici chez Julio : notamment grâce à nous) échangent leur appartement contre un autre plus grand ou mieux situé moyennant rétribution.

Ici tout le monde se débrouille pour gagner de l’argent autrement. Beaucoup de gens ont de la famille à l’étranger qui leur envoie des sous. Comme je le disais tout à l’heure, il s’agit souvent de cubains qui se sont mariés avec des yumas et qui aident leur famille restée ici.

Certains donnent des cours (on donne autant par jour à notre prof de percu que pour la chambre, et tout ce qui va avec : bouffe, lessive, etc…). Certains vendent leur image : il y a par exemple une nana habillée en cubaine traditionnelle avec un cigare (éteint) de 40km de long dans la bouche qui passe sa vie à côté de l’église en attendant qu’on la prenne en photo pour 1$. Certains emmènent les touristes boire un verre, puis, une fois que le touriste a payé 2 ou 3 cuc le verre, ils retournent chercher leur commission.

D’autres font la pute ou le mac et malheureusement il y en a beaucoup…

Bref, comme le disait Adrian tout ça est bien entendu assez désagréable au début (« on nous prend pour des portefeuilles sur pattes »),  mais il semblerait qu’ils n’aient pas trop le choix et puis ce serait bête de ne pas en profiter.

Dans ces conditions vous vous doutez qu’on est plutôt bien entouré : quand on sort (généralement sur le malecon : le bord de mer) on paye à boire à tout le monde, les filles gravitent autour de nous dans l’espoir de faire la pute ou de se marier etc…

 

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23 juillet 2008 3 23 /07 /juillet /2008 08:08

Ca y est on a un camion!!
Après avoir passé une semaine à Cancun à la recherche d'un camion, nous avons enfin trouvé camionnette à nos pieds!!!
C'était vraiment pas évident car notre idée de commencer par l'Amérique du Sud afin de trouver un véhicule à bas prix n'était clairement pas la meilleure idée qu'on a eu.
Premièrement : Cancun  est une ville où tout est cher et l'automobile ne fait pas figure d'exception.
Deuxièmement : la plupart des voitures qu'on trouve ici viennent des Etats-Unis et il est donc nettement plus avantageux de les acheter là bas...
De plus il n'y a pas énormément d'endroit qui proposent des voitures d'occasions ici. Ce qui est conseillé est d'attendre le Week end et de se rendre au stade de foot où les vendeurs de voiture amènent leurs véhicules afin de les vendre.

Etant arrivé un mercredi et notre première mission étant de trouver notre habitation roulante nous avons préféré arpenté quotidiennement la ville et le stade de foot à la recherche de notre bonheur. Mais ce n'est que samedi, après une quatrième visite infructueuse au stade de foot, et sur le point de partir, que nous avons décidé d'aller voir ce qui se passait en face. Et là, bonheur, un vieux monsieur était en train de soigneusement garer une vieille Ford 150 de 1982... Nous sommes allés lui  demander le prix qu'il en demandait (notre budget étant passé à 30 000 pesos soit 3000 dollars soit 2000€ après avoir vu les prix qui se pratiquaient ici) il  en demandait 28 000 pesos, soit un prix tout à fait dans nos cordes.
Nous avons essayé d'inspecter la voiture mais mes connaissances en mécanique étant aussi inexistantes que celles d'Adrian nous avons du la jouer au feeling... et on l'a bien senti.
Nous avons donc parcouru toute la ville avec notre vendeur à la recherche de distributeurs mais nous n'avons bien sur pas réussi à retirer une telle somme d'un seul coup.
La confiance s'étant installée entre nous et Papi (c'est comme ça qu'on l'appelle entre nous), il a consenti à nous laisser la voiture après que nous lui ayons laissé un acompte de 2000€, ce qui nous permettait entre autre d'économiser l'hôtel.
Le lendemain a été une journée de merde : un ouragan est passé sur la ville qui s'est transformée en piscine géante et nous ne pouvions plus retirer le moindre centime: nous avons donc décidé d'aller dans la zone hôtelière de Cancun afin de vendre nos cigares cubains à de riches américains ce qui a été peine perdu. Malgré nos efforts pour : passer pour des experts du marché noir: "psst! are you interested in Cubans cigars?" ou "Excuse me!, do you smoke?" nous avons fait chou blanc...
Nous rentrons donc dormir dans la camionnette, premier problème : il pleut dans la voiture!! Bon, faudra mettre de la silicone...
Le lendemain, enfin en possession de nos 7000 pesos (merci western union) nous nous dirigeons vers la maison de Papi. Nous nous arrêtons devant un salon de beauté pour demander notre route (sous la pluie battante) et là bien

sur, impossible de redémarrer...
Nous demandons de l'aide au type du salon de beauté (cela dit en passant: jusque la les mexicains sont on ne peut plus aimables et serviables) qui fait de son mieux mais n'arrivant à rien, nous permet -après nous avoir envoyé chercher de l'essence sous la pluie battante- d'utiliser son téléphone et d'attendre dans son salon.
La dessus Papi arrive et nous démarre la camionnette rapidement.
Il est rejoint par Daniel, son fils, et décide de nous aider à réparer et aménager le camion.
Il nous emmène faire la vidange, acheter une nouvelle batterie, de l'essence et un inverseur et nous donne rendez vous le lendemain matin pour une journée travaux.
Nous venons donc de passer la journée chez lui : réveil speed à 8H du mat par Papi l'hyperactif qui, après nous avoir offert un petit déjeuner, nous emmène acheter de la silicone, des planches de bois pour le lit et des essuies glaces (qui s'avèrent nous avoir couté 30 dollars pour rien...). Puis direction la maison de son fils (après un crochet par le stade pour voir un potentiel client) pour commencer à aménager tout ça...
Il est maintenant 1H42 et nous avons un lit, des rangements et une camionnette qui fonctionne à peu près.
Demain nous y retournons pour quelques menus travaux (fixer la roue de secours sous le camion, changer les essuies glaces, etc...) et nous allons pouvoir reprendre la route et continuer l'aventure on da road, le prochain article devrait donc être plus musical et humain et moins mécanique.
Je vous embrasse tous
Portez vous bien
Jacques

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